Principe et historique

Initiée en 1991 par le Président Michel THURIOT et le Secrétaire Général Jean-Charles CAPDEBOSCQ, la 1ère Biennale de la peinture de Nevers allait quelque peu rompre avec les expositions traditionnelles du GROUPE.
Dans les articles fondateurs de nos statuts il est à remarquer deux axes d’action bien précis.
Le premier : permettre à nos sociétaires exposants de faire découvrir et promouvoir leur art à travers des expositions, des salons, des démonstrations… organisées par le GROUPE.
Le second : faire découvrir au public nivernais les grands courants de la peinture de nos contemporains. C’est ce qui justifie la présence d’invité de grande notoriété à nos tous les salons. Appelé jadis coup de cœur, coup de projecteur, nous employons plus naturellement le terme invité d’honneur.
Cette tradition d’ouverture et d’accueil est fortement ancrée dans notre association et nous y sommes très attachés.
La biennale de la peinture ne réalise pas la promotion de nos membres, son but est de permettre à ceux qui ne peuvent pas arpenter les galeries des grandes villes de découvrir le travail de peintres très souvent mondialement connus.
Je vous invite à relire l’avant propos que notre ancien Président Michel THURIOT avait rédigé lors de cette première Biennale.
Le Président
Frédéric BARBIER


« Lorsqu’une société artistique créée dans l’élan de la loi sur les associations a réussi à traverser sans, trop de dommage un siècle mouvementé et tumultueux, un tel phénomène paraît bien chanceux, à moins qu’il ne relève de l’exploit ou d’une opiniâtreté peu commune.
Notre Groupe est dans ce cas, et a le droit de regarder derrière lui avec fierté : il a permis à quantité d’artistes nivernais de s’éveiller à la vie artistique, de révéler leurs dons, de s’affirmer.
En l’espace d’un peu moins de cent ans, il a accueilli et présenté les œuvres de quantité d’artistes, peintres, sculpteurs et graveurs, qui ont occupé ou qui tiennent encore une place éminente dans les mouvements contradictoires et souvent déroutants de l’art de notre temps.
Même s’il lui est arrivé d’être brocardée, attaquée ou négligée, notre association a su garder, au-delà de certaines périodes d’incertitude ou d’assouplissement, une place honorable et vivante dans la cité.
Mais pour durer, il faut se renouveler, ce qui n’est pas évident du tout. Insensiblement, les équipes dirigeantes se sont succédées, avec des caractères et des mérites différents, mais en cultivant l’esprit de camaraderie, la passion partagée, l’amitié, et en traversant quelques épisodes orageux.
Fidèle au sens de la tradition, le Groupe a évolué en se tenant un peu à l’écart des révolutions et des modes artistiques. On le lui a reproché souvent, mais cette prudence, qui a été une sorte de sagesse, ne l’a pas empêché d’avoir des initiatives et de prendre des virages assez difficiles sans quitter la route.
Les expositions des années 80, dans le cadre maintenant bien fatigué de la Chapelle Sainte-Marie, ont considérablement changé d’aspect par rapport à celles des années 50 ou 60. Force est de constater l’impossibilité d’exposer sur des cimaises surchargées, trois ou quatre cents œuvres de qualité très inégale dans leur ambition et leur exécution, et de faire se côtoyer des grands maîtres actuels et des amateurs, au sens respectable du terme.
C’est pourquoi, nous avons adopté, depuis quelques années la formule de l’invité d’honneur, et que depuis l’an dernier, nous avons décidé de bien diversifier nos expositions en proposant deux salons différents : au Printemps, dessin, peinture à l’eau et gravure ; en Automne, peinture à l’huile et sculpture. Chacune d’entre elles y gagne en unité, en cohérence.
Tout naturellement, une troisième exposition nous a semblé nécessaire pour couronner l’édifice. Cette année 1991 était une année favorable aux innovations, qu’il ne fallait pas passe : le premier grand Prix Automobile de formule 1 sur le circuit de Nevers-Magny-Cours, la rénovation du palais Ducal constituaient des incitations à entreprendre une action nouvelle et ambitieuse.
Nous avons donc mis sur pied une manifestation artistique de prestige, de haut niveau, à laquelle nous pensons donner une périodicité biennale, afin de mieux préserver son caractère exceptionnel. Nous avions rêvé d’y associer les meilleurs de nos artistes nivernais, mais ce désir s’est heurté à des difficultés insurmontables d’emplacement et à l’obligation de bien présenter les œuvres de grand format envoyées par nos invités ayant une notoriété nationale ou internationale ou ambitionnant de la conquérir.
Nous avons donc rassemblé un choix de peintures que nous pensons représentatives de certaines tendances bien vivantes de notre époque; cette sélection est probablement discutable mais qui oserait contester la place d’honneur offerte d’enthousiasme au maître Jean Carzou, qui dans notre siècle foisonnant a su créer un univers pictural très personnel, des silhouettes et des personnages encore jamais vus, des paysages insolites, des harmonies de couleurs violentes, tantôt chaudes, tantôt froides, mais toujours obsédantes.
Les grandes toiles qu’il nous a confiées, toutes très significatives de son esprit et de son style, témoignent du sérieux qu’il a accordé à notre entreprise un peu folle, dont notre secrétaire général a eu l’initiative et à laquelle il a donné l’impulsion indispensable.
Nous sommes heureux du soutien accordé par Monsieur le Ministre d’Etat, Maire de Nevers, et de son Conseil Municipal, et aussi par le Conseil général de la Nièvre et le Conseil régional de Bourgogne. Sans cette aide, notre volonté serait restée à l’état de bonnes intentions. Nous avons donc à nous partager l’honneur qui nous est fait par l’un des grands créateurs de notre siècle.

Juin 1991
Michel THURIOT

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